L'histoire de notre école
Pourquoi l'école des Frères?
Les Frères des écoles chrétiennes sont à Tournai depuis 1821
En 1819, un groupe de notables tournaisiens, parmi lesquels Barthélémy Dumortier, obtient l'accord du Supérieur Général des Frères des Écoles Chrétiennes pour installer dans la ville un établissement scolaire primaire de la congrégation. Dès son ouverture le 7 mars 1821, quelque 250 élèves se pressent à l'entrée du bâtiment situé au Luchet d'Antoing et quelques cent autres ne peuvent être admis faute de place. Quelques mois plus tard, deux classes supplémentaires sont créées sur la paroisse Saint-Jacques, rue des Sœurs Noires.
Mais cet élan est brisé net par l'occupant hollandais qui supprime purement et simplement la congrégation par décret du 21 février 1826. Les Frères sont donc contraints à fermer leurs écoles et se réfugier à Lille.
L'indépendance du pays en 1830 allait permettre la liberté d'enseignement et donc le retour des Frères dans notre pays. Le jour même de l'intronisation de Léopold Ier, l'école de Tournai est rouverte dans la paroisse Saint-Jacques, sous la direction du Frère Macorat, bientôt remplacé par le Frère Macrobe. La communauté des Frères s'installe à la rue des Choraux où sont transférées deux classes du quartier Saint-Jacques. En juillet 1832, la population scolaire compte quelques 600 élèves encadrés de sept Frères.
L'année suivante, le Frère Macrobe entreprend le transfert de l'école de Saint-Jacques dans la paroisse Saint-Brice où elle prospère très rapidement. Touché par la maladie, Frère Macrobe doit quitter Tournai pour Châlons sur Marne où il meurt, emporté par la fièvre typhoïde, en 1844.
Sous la direction de Frère Maur, la réputation de l'école des Frères ne cesse de grandir. Un historien de l'époque note qu'elle passait pour la première du Hainaut. Son développement rapide pose à nouveau des problèmes de locaux. Une nouvelle école est ouverte sur la paroisse Saint-Brice sous l'appellation de l'Enfant Jésus; celle de Saint-Jaques est transférée rue du Marais en 1870.
En 1870, le complexe scolaire comporte une école payante avec quatre classes et une école gratuite de trois classes. Le domaine de monsieur Verdure, propriétaire d'une manufacture de tapis dont l'entrée se trouvait rue du Four Chapitre, est bientôt acquis, ce qui permet l'établissement de l'école gratuite dite « Saint-Joseph ».
L'école payante de la rue des Choraux avec son pensionnat annexe prend le nom d'Institut Notre-Dame en 1875. En 1879, les Frères de Tournai dirigent donc cinq établissements auxquels se joint six ans plus l'école Saint-Piat. Dès 1891, l'école apporte sa quote-part à la maîtrise de la cathédrale en y envoyant des élèves principalement de Saint-Joseph. Cette tradition se maintient jusqu'à la fin des années 70, notamment sous la direction de Frère Maxence.
De 1895 à 1907, les six écoles, auxquelles s'ajoute bientôt l'école Saint-Nicolas, prennent un essor considérable pour passer à plus de mille élèves. L'école du Saint-Enfant Jésus et celle de Saint-Jacques deviennent autonomes en 1922.
Dès la libération en 1945, la communauté se penche sur le problème de la reconstruction. Celle de l'Institut Notre-Dame à la rue du Four Chapitre démarre en 1947. Dans l'intervalle, l'école Saint-Joseph, réfugiée pendant la guerre rue du Ballon, trouve un nouvel asile à la rue Frinoise, tandis que la communauté et l'école Notre-Dame s'installent au quai des Salines (actuellement Institut Jeanne d'Arc ITEHO).
Sous la direction de Frère Maur, la réputation de l'école des Frères ne cesse de grandir. Un historien de l'époque note qu'elle passait pour la première du Hainaut. Son développement rapide pose à nouveau des problèmes de locaux. Une nouvelle école est ouverte sur la paroisse Saint-Brice sous l'appellation de l'Enfant Jésus; celle de Saint-Jaques est transférée rue du Marais en 1870.
L'école secondaire voit le jour en 1954
L'année 1954 marque la seconde étape de la reconstruction, celle de l'école Notre-Dame et dès 1956, cette dernière peut déménager du quai des Salines vers la rue des Choraux. La nouvelle aile de classe est inaugurée en 1957. Le pensionnat, quant à lui, est fermé en juillet 1956.
À partir de 1954 et sous l'impulsion du Frère Gérard Uters, de Messieurs J. Favier et G. Lefebvre, l'école s'oriente également vers l'enseignement secondaire et démarre le cycle commercial. Cette nouvelle école se développe rapidement et le besoin de nouveaux locaux se fait sentir. C'est ainsi qu'en 1959 démarre un nouveau chantier, celui du futur bâtiment 1. La même année voit l'ouverture du cycle secondaire supérieur. Le 19 décembre 1961, toutes les classes commerciales emménagent dans leur nouveau complexe tendis que certaines classes primaires encore disséminées en ville réintègrent la rue du Four Chapitre.
L'Association des Anciens, créée en 1889, se montre très active pour seconder l'école dans le parachèvement des travaux ainsi que dans l'acquisition de matériel didactique.
Sur le plan pédagogique, l'effort se poursuit. À travers toute leur histoire, Les Frères et leurs collaborateurs laïcs se sont toujours ingéniés à dispenser un enseignement de qualité susceptible de préparer au mieux les élèves à leurs futures responsabilités de chrétiens et à leurs fonctions diverses dans la société. À cet égard, aucun aspect de la formation n'est négligé. Ainsi, des ateliers d'art plastiques sont créés en 1965 et la même année voit l'inauguration du laboratoire de langues (le premier dans la région), toujours utilisé aujourd'hui. Deux salles de dactylo et une nouvelle salle de dessin sont également aménagées.
Au début des années 1970, l'institut Notre-Dame s'engage dans la voie de l'enseignement dit « rénové » et propose un vaste choix d'options. L'institut achète ensuite une vaste demeure à la rue des Choraux portant le n°21, seule maison de la rue épargnée par les bombardements de 1940.
Cet immeuble est détruit en 1977 pour permettre le chantier de ce qui sera le bâtiment 2. La nouvelle construction abrite depuis 1980 le hall de sports, les laboratoires de sciences et les salles d'informatique.
Après l'instauration de la mixité en 1981, l'école secondaire continue de progresser pour atteindre quelques 650 élèves au début des années 90. À nouveau, un manque de place se fait sentir et en 1991, l'Institut acquiert un espace commercial désaffecté sis à la rue des Fossés, à deux pas des autres bâtiments afin de pouvoir disposer de nouveaux locaux. Parallèlement à cette expansion de la section secondaire, le degré fondamental peut s'enorgueillir dès 1993 d'une section maternelle, construite en prolongement du bâtiment existant rue du Four Chapitre.
Ainsi donc, compte tenu d'une interruption de quatre ans sous l'occupation hollandaise, les Frères des Écoles Chrétiennes transmettent depuis maintenant 180 ans les valeurs du projet pédagogique lasallien, pour une école ouverte à tous, au service de tous les jeunes.
Mais de quels Frères s'agit-il donc ?
Je suis élève à l'École des Frères ; ou bien même, j'enseigne à l'École des Frères.
Mais de quels Frères s'agit-il donc ?
Nombreux sont sans doute ceux qui, parmi la population scolaire ou le personnel de notre Institut, ignorent largement la portée et les origines précises des Frères des Écoles Chrétiennes.
Le fondateur, Jean-Baptiste de la Salle, met sur pied dès la fin du 17e siècle des écoles publiques, ouvertes aux enfants pauvres de la ville de Reims. Ses intuitions pédagogiques sont étonnamment modernes : primauté du français sur le latin, soutien des élèves plus faibles par les plus doués, regroupement par niveaux, implication active des jeunes dans la recherche, appel au jugement et à la raison, gratuité de l'enseignement...
Il inaugure notamment des écoles commerciales ou industrielles qui sont aujourd'hui encore représentatives de l'œuvre des Frères, et dont nous poursuivons la tradition.
La pauvreté économique de l'époque de St Jean Baptiste a sans doute fait place à d'autres pauvretés (culturelle, affective, spirituelle,…), mais les spécificités qui font l'esprit et la bonne réputation de l'École des Frères s'inspirent toujours du message originel.
Nous sommes plus que jamais soucieux d'une pédagogie valorisante, adaptée, voire personnalisée, ouverte à l'évolution (notre école ne fut-elle pas une pionnière en matière de mixité, ou encore d'informatique ?).
Mais surtout, il est bon de rappeler que nous sommes défenseurs de valeurs fortes et soucieux d'essayer humblement de mettre en pratique les préceptes évangéliques qui constituent le fil conducteur de l'enseignement lasallien.